Le jusant s'envient quand toi tu t'en vas C'est la marée haute qui à moi me monte aux cernes Mon froc se gonfle lorsque je songe à toi Et ma tête tourne et se cogne contre les murs ternes Sans toi, j'n'ai plus qu'à aller me faire foutre Et me briser tout le corps en tombant d'une poutre
Je veux entendre la symphonie de mes os craqués Qu'elle tonne pendant que tout entier je me fracture Que mon armature fissurée parte se contreplaquer Dans les poubelles au paradis du vide-ordures Sans toi, j'n'ai plus qu'à m'en aller crever tranquille Crépitant de nostalgie à la manière des vieux vinyles
Une fois vieux, les clowns ne sont plus drôles Ils pleurent des larmes de vin bon marché Ils ne pourront plus jamais changer de rôle Et les enfants tyrans s'amusent à les faire chier Sans toi, je n'ai plus qu'à me foutre un gros nez rouge Et à trop faire comme ces clowns je me noierai sous la douch
A moi mon enfer c'est pas celui de Dante Il est pire parce qu'à moi on ne me promet pas de paradis Si seulement j'avais un canon j'y presserais la détente Et de mon crâne n'en resterait que des débris Sans toi, j'n'ai plus qu'à m'en aller côtoyer des hirond Avec cette sale impression qu'ont ceux qui montent au Ciel
C'est fort dommage pourtant, les vieux matelots Etaient partis en mer pour y aller chercher fortune J'étais un artiste et j'avais la fantaisie de ces travelos Qui trouvent l'amour sous les jupons de la lune Sans toi, j'n'ai plus qu'à poser le pied à terre Et arrimer ma mort lente à la tristesse des embarcadères.