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Nur AL DIN

Sur les fenêtres du crâne

Sur les fenêtres du crâne

Des guirlandes de fémurs pour décor,
Des cortèges sans fin quand fanfarent les cors.
La musique morte gravée sur vinyle
Et des mélodies rayées sur lesquelles des serfs défilent.

Le lampadaire cosmique s'allume au chant du coq,
Au carnaval, des Nazgûls s'offrent des filles de joie,
Ôtent leur scapulaire et se défroquent,
De leur lame de rasoir font crier les catins cent fois...

Sur les fenêtres du crâne

Ce sont des anges d'islam qui chantent,
Ils ont la voix nasillarde des corbeaux.
Un long fil rouge entoure leurs prunelles troublantes,
Et du haut des minarets appellent spectres et dévots.

Dans les bordels de passe passent et repassent soldatesques,
Y déposent les armes le temps d'une romance payante,
Les balafres cessent de mugir la mort lente
Et tels des artistes emportent parfums et fresques...

Sur les fenêtres du crâne

Des alcools de Pologne et des narguilés d'Orient.
Les bars gonflent ainsi que les cernes des clients.
De l'encre de Chine coule sur le dos des femmes.
Des Niagara vernis tombent déferlent dessus les âmes.

Le long des routes des vagabonds sans histoire,
La vraie lumière se décrypte dans leur regard,
Ils ont pour seul zig un vieux sac perforé
Et pour seul navire des godasses déchirées...

Sur les fenêtres du crâne

Les cirques subsistent malgré les âges
Les mioches grandissent et oublient les clowns
Les clowns vieillissent comme les paysages
Comme ces manèges rouillés qui ne valent plus un clou.

Il y a des fêtes foraines ouvertes pour les morts,
Les portes sans gonds ne se referment jamais,
Victimes de guerre et enfants brûlés adorent
Manger des bonbecs et caracoler sans arrêt...

Sur les fenêtres du crâne

Les amours brisées sur les quais de gare,
Leurs écharpes rouges font des noeuds aux nuages,
Fiancées et amants se rencontrent sur les plages
Et font corps avec les goémons et les coquillages.

Les mâles qui ont mal draguent les adolescentes exquises,
Les ingénues et les joueuses distillent au vent des bises.
Fragrances et mascara fondent toutes les nuits
Comme brûle lascivement la cire des bougies...