Dans la pénombre étoilée, En un long défilé, Ils avancent. Eclairés par la flamme de la chance, Enveloppés par l'encens répandu, Ils fixent la présence sacrée Et forment le cercle libérateur. Les coups secs des crotales Annoncent la venue des esprits,, Les voix profondes déroulent les incantations. Ils marchent silencieux, Baignés par la chaleur divine, Emplis du souffle de dieu. Les yeux baissés,ils suivent Le fil de leur destin Un instant retenu par les hommes du désert. Les chants étirent leurs graves troublants, Les pieds s'accrochent à la terre, S'enracinent profondément Et laissent au corps sa légéreté. Il va et vient,bercé Par la ligne puissante des rythmes La vague veloutée et lancinante Tourbillonne Et comme une spirale S'enroule sur le corps offert, La vrille s'accélère Le corps bouge,tourne,se dilate, Envahi par le rythme des chants Toujours plus pénétants, Il aspire le souffle magique S'emplit de sa plénitude Et dans un déchirement extatique Il se libère de la terre, Plane, puis s'écroule Vide et plein à la fois