Voyez les horizons de nos villes endormies Quand les trottoirs se vident et que les nuits s'éveillent. Ne sont-ils pas plus vrais à ses heures d'accalmie Quand la rue nous regarde épouser son sommeil?
Poète! Oui toi, maladroit, avec ta bouteille, Toi l'homme érrant qui a le ciel noir pour maison, Souvent le crépuscule a séduit tes oreilles Quand tes yeux, face à lui, retrouvaient leur raison.
Qui te connait le mieux? Est-ce le jour bruyant Pressé par les humains, ou le silence notcturne Libérant le sol de ses mensonges fuyants? Toi le témoin du temps ton dieu c'est l'anti diurne.
Voyez les horizons de nos villes endormies Quand les réverbères pleurent leurs lumières stoïques. Ne sont-ils pas plus vrais à ses heures d'accalmie Le long de murs muets et de ruelles obliques?
Poète, qui a l'exile pour identité! Toi le clandestin que la Lune reconnait, Le soir habille les ombres de ton entité, Prennant quelques étoiles pour unique monnaie.
Qui te nourrit le mieux? Le jour sans évasion, Ou l'atmosphère tardive qui te cache et te veille? Souvent le crépuscule a séduit tes oreilles Quand tes yeux, face à lui, retrouvaient leurs passions.
Voyez les horizons de ces villes endormies Quand les trottoirs se vident, quand les réverbères pleurent Ne sont-ils pas plus vrais à ses heures d'accalmie, Quand la rue vous regarde sentez vous votre coeur?