Il tournoie dans le ciel, Le long bras de la grue, Comme l'aiguile impassible d'une horloge constipée, Il va et vient, Horizontal, Au dessus du temps d'en bas.
Solitaire, Asociale, Depuis son axe las, La flèche de la grue s'allonge, Esquisse des arcs et cherche, Pointant, machinalement, Vers des horizons inutiles, Comme une antenne couchée, En ignorant la vie des rues.
Il tournoie dans le ciel, Le long bras de la grue Mais sa puissance stoïque, Veule et passagère Insulte les graces du vent.
Orange, Comme un soleil couchant, La flèche de la grue Déplacent ses pierres grises Pour construire des logements moches Qui bientôt gâcheront le ciel En l'éloignant du temps d'en bas.
Comme une antenne couchée De la couleur des fins de jours, Les grands airs de la grue Insultent les graces du vent, Roulant des mécaniques En ignorant la vie des rues.