Solide comme le roc, je ne crains les tempêtes. L’arbre est plus fort que tout, même la maladie Ne pourrait m’achever, mener au paradis Cette plante costaude que vous nommez ancêtre ; Il est peu d’arbres vieux vivant en ce pays.
J’ai bien connu la vie, heureux qu’elle se prolonge ; Enfants qui m’écoutez, protégez-là surtout, Ne soyez égoïstes, ne soyez pas ces fous Qui voudraient polluer : c’est un cancer qui ronge ; Hélas les grands arbres disparaissent partout.
Vous écrirez peut-être dans mille, plus encor Dans vos précieux bouquins ma vie d’arbre vieillard : J’ai poussé lentement, j’ai vécu avec art ; Faîtes que mes années ne soient point l’âge d’or, Il faut que d’autres arbres viennent au monde sans retard !
J’ai l’espoir que demain, je laisserai ma trace : Un minuscule passage sur cette jolie terre Qui m’a beaucoup appris, ma mère nourricière. Surtout n’oubliez pas, pensez à moi de grâce : Petite plante amie dans ce vaste univers.