Ô temps imperturbable, tu as vieilli les peaux De ces belles jeunes filles : jadis reines de plages Qui s’affichaient alors avec ces grands nigauds... Ô temps, vieil assassin, tu as fait des ravages Auprès des jeunes filles, Auprès des jouvenceaux.
Saturne est sans pitié : Il assèche les corps, Il fait fondre les seins, dégouliner les chairs ; Ce travail de sape, il le fera encor, Il n’est point de remède, il n’y a rien à faire Jusqu’à ce jour maudit Où dansera la mort.
Et toi jolie ondine, toujours en ta jeunesse, Crois-tu qu’elle restera et pour toute la vie ; Le temps n’a de limites et sans délicatesse Tes formes magnifiques demains t’aura ravies. Je pleure de te le dire, Le futur est funeste.