Ah ! que n’ai-je encor vingt ans ? J’escaladerais le Mont Blanc : Ô jeunesse douce ensoleillée, Printemps, chaleureuses veillées Loin des adultes ensommeillés, Des patriarches aux cheveux blancs...
J’ai vingt ans et jambes agiles, Je mène une vie bien tranquille, Point d’ennui de l’homme mature, Je fais corps avec la nature Et là-haut est un ciel d’azur : Je suis bien sur ma petite île.
Ah ! qu’il est doux le temps des roses Où regard sur filles se pose Sans se poser des questions : Vingt ans n’est pas âge de raison, Vint ans est l’âge des horizons Où le jeune homme tente et ose.
Je cours, je vole, je nage aussi, Je n’ai jamais même Patrie, J’aime la vie, les animaux Et j’ai des rêves toujours plus hauts Car demain est un jour nouveau, Demain est un jour réussi.
Que de balades en forêts ! Tout me semble attrayant et gai, Je papillonne, je butine, Rien dans la vie ne me chagrine, Un grand soleil se dessine, Je ne sais pas ce qu’est regret.
Et toi vieillard qui me regarde, N’attrape pas ma main, prends garde ! Efface-toi de mon chemin ! Temps vermeil n’est pas pour demain, La canne en bois ne me vaut rien, Eloignez-vous vieille camarde.