Toi, ma cousine, qui juges ta grand-mère, On ne t’a pas appris le respect des vieux ? Sénile et méchante, c’est une commère, Plus têtue qu’un âne, sourde quand elle veut,
A moitié folle, ce n’est rien de le dire, Elle a tous ces défauts, bien d’autres encore, Un sourire idiot à la joie de médire, Puis de n’aimer pas cyprès et sycomores.
Mais qui seras-tu, arrivée à son âge, Usée par les ans, les tracas quotidiens, Après deux ou trois guerres et cent mille orages ?
Certes nous savons que la vie ne vaut rien, Alors aie du respect devant son courage, Car aujourd’hui ton père est un homme bien.