Ma démone adorée, ma passion, ma galère Paradis et enfer sur ta peau amusée Je t’assène toute entière d’un essaim de baisers Sur ton sein abusé mon cœur à découvert.
Dans la noirceur épaisse, sous les cieux allongés Tes mains immaculées sans trêve de caresses Sur mes cils ont bruiné leur lent parfum d’ivresse Que mon souffle en détresse respire à s’y noyer.
Esclave de ta chair, creusé par ton empreinte Brisé par ton étreinte, brûlé par ta lumière J’étouffe quelques plaintes au fond de tes yeux clairs Je me perds dans le vert du venin qui m’éreinte.
A tes lèvres sanguines je viens m’abandonner Pour encore m’abreuver de leur flamme assassine De ces mots insensés que mon oreille devine Lorsque ta joue câline sur la mienne est posée.
Nos deux corps épousés en une silhouette Quand les herbes muettes sous nos poids épuisés Observent indiscrètes dans l’écrin de rosée Ce combat déguisé en tendre tête-à-tête.
Le monde tout autour nous contemple et s’éteint Il laissera lointains jusqu’à l’orée du jour Ces deux amants sereins s’éperdre sans détours Et, nus de leurs atours, dessiner leur destin.