Les grands cyprès verts aux ombres profondes Alignés là aux côtés des murs poussiéreux Dressant leur pointe au dessus du monde Baignant dans l'humeur d'un matin frileux Gardaient les marches d'un empire silencieux.
Des arômes de pins, d'iris et de magnolias Embaumaient l'espace coupée de vastes allées On pouvait même entendre quelques pas Très tôt, résonnaient les fracas des graviers Aux pieds des marbres et des troncs mouillés.
Une vieille dame, une larme au fond de l'oeil Méditait dignement dans son silence ému Affublée de mémoires sous le poids du deuil L'amour, ce monde, cet ailleurs était devenu Un trésor oublié, le soleil d'un pays perdu.
Elle attendait l'inévitable fin de son temps Sous les regards figés de ces anges dépolis De s'unir de nouveau au passé si aimant A ces baisers qu'elle voit déjà se poser, d'ici Bien au delà de ces conditions de nos vies.