Quand, au fond du jardin, à l'ombre du poirier Sa chevelure noire énervait mon visage Mon âme se perdait dans un ardent paysage ; Chaud, naïf ce baiser qui fut mon tout premier.
L'eau, coulait toute douce entre saules et peupliers Notre amour, en naissant traversait les feuillages; Bienveillant, le bel arbre étendait ses branchages Par dessus la clôture et la haie d'églantiers.
À présent, la porte grince et le tronc craquèle Mais mon cœur, à son image reste fidèle, Une idylle d'enfance, antique qui survit.
Ne jonchent plus le sol que feuilles et fleurs mortes. Que le temps a tout fait s'ensevelir! Qu'importe! Mon regard divague et le souvenir revit.