Mais comment t'oublier ? Tout me parle de toi La fenêtre que, chaque matin, Avec grâce tu ouvres Reste muette et sombre Ton parfum est encore là Qui nargue mes narines ; Comment t'oublier ?
Ce matin, le café n'est pas bu, La brioche n'est pas entamée, Le jus est dans la carafe, Le couvert est resté propre Et la radio silencieuse ; Tout ressent ta présence. Comment veux-tu que je t'oublie ?
Ton portrait du haut du mur Me suit de ses yeux immobiles, Dans la penderie au parfum de cèdre Tes robes encore suspendues Me rappellent tes lignes harmonieuses Et la douceur de ta peau. Est-il possible d'oublier?
Fatalement le soir est là : Tic tac, tic tac, la nuit avance, La solitude m'oppresse, Le silence envahit mon cœur Mais tout est là, rien n'est parti ; Et comme persiste le souvenir, Persiste mon amour.