Je suis revenu seul revoir cette montagne ; Elle est enneigée, elle est froide, c’est l’hiver. Dans ses chênes au feuillage tristement vert Gigotent des magots ; ce n’est guère cocagne.
Le vieux sentier se perd dans la blanche campagne ; Le marchand de pierres, d’un burnous recouvert, Languit devant son kiosque à peine entr’ouvert ; Plus loin, s’affaire une femme ceinte d’un pagne.
Mais voilà enfin, que vrombissent des moteurs, Et, soudain de tous côtés, montent des clameurs ; Des visages aigris tantôt éteints, navrés,
S’envole et disparaît la pénible tristesse. Certes, ni la rigueur du temps, ni sa rudesse N’enlèveront au lieu ses charmes avérés.