Deux absences qui se croisent Deux silences qui m'écrasent L'un au coeur de l'enfance L'autre dans l'indépendance Une absence est tragique L'autre semble logique Un père ne doit jamais mourir Un bourreau se doit de s'enfuir Cela paraît si évident Mais ça ne l'est pas pour autant Leurs deux vides se rejoignent Et m'entraînent dans un bagne Dans la douleur du gouffre Là où mon coeur souffre Il était mon papa Premier homme de ma vie Et il a disparu Au coeur d'une nuit Son absence est venue Me réduire au silence Seule, je ne pleurais plus J'ignorais ma souffrance Dans ce tunnel de manque S'est engouffré un homme Un père de remplacement Un beau-papa en somme Il aurait pu combler Mon abysse et m'aider A faire couler les larmes Que j'ai laissées geler Mais il a rajouté Un peu plus de violence Et il a piétiné Mes éclats d'innocence Il était bien présent Trop présent même parfois De ses mains sur mon corps Il a violé ma joie Et c'est ainsi qu'alors Qu'il aurait dû m'aimer Il m'a appris encore A cesser de parler Comme le vide de l'absence Qui m'avait étouffée C'est un puissant silence Qu'il allait m'imposer Aujourd'hui j'ai brisé Les chaînes de mon secret Et il a dû partir Loin de ma vérité Et me voilà ici A pleurer son silence A pleurer son absence A l'aube de ma vie Je me sens écrasée Par le vide qu'ils laissent Lui mon père tant aimé Lui faiseur de détresse Deux êtres opposés Un ange et puis un diable