Pâles baisers d’Autrefois L’âge classique révolu Infinie douceur de l’absolu Je m’évanouie dans tes bras
Touche ma bouche encore Puis-je y croire et te laisser envahir ma tête Et évaporer mon corps ?
Amour, toi, Ô, la grande illusion Qui empreint notre mémoire des cassures De notre histoire, fragmentation du temps, Cette aberration De vivre l’instant même nous nous privons Tellement à l’idée de la fin nous tremblons
Qu’importe si nous savons résister contre l’emprise De la réalité, cette prétention !
Je laisse s’éloigner la barque pour voir l’horizon L’aventure de l’abandon Je fuis la foule au port Toute voile dehors
Enfuit en nous l’âge d’or Je creuse jusqu’aux trésors
Tu m’as laissé un nouveau goût dans la bouche L’éternel dans la prunelle de nos yeux
Pour nous préserver de la multitude, je veux garder Notre secret Pour nous donner une chance, sachons nous détacher De la durée
Je veux continuer à goûter ta saveur inconnue Sans perdre pied non plus
J’y crois et je ne laisserai pas la douleur Saisir mon épine dorsale Car abject est le corps en mal
Nos formes se mêlent Et s’effacent les contours du réel
Les « Il faut », on s’en fout Il suffit d’être Je suis Juste là Me souvenant de notre volupté