Une petite bête, toute ronde, toute rouge Enfin pour ainsi dire : Car elle a sur sa tête un bibi noir, Sur sa robe des gros pois noirs Cette petite bête toute ronde et qui bouge Prit ma main pour une mire.
Ainsi posée, Les ailes à peines repliées Elle commença sans même se soucier De l’endroit où elle avait pris congé
Je la regarde un moment intriguée Puis d’un air amusé Je lui dis gentiment de se pousser En lui soufflant sur l’arrière train pour la faire décoller
C’est ainsi que la jolie coccinelle Se retrouva propulsée En un coup d’aile Vers un joyeux festin annoncé
La belle demoiselle se posa sans encombre Sur une orgie de pucerons et avant qu’ils ne fécondent S’évanouirent dans la petite bête bien ronde.