Toute la nuit Nous avons ramé Aux mains du vent Et rapatrié De la panse intime de la mer Des cercueils de mayas Gravés en idiogrammes
Sur le sable Nous avons recompté Tes syllabes Plus jaunes que la rouille
Au moment qu’on a composé ton nom Des bourreaux tout a coup ont surgis alentour Et s’avancent vers nous L’ennemi qu’on n’attendait pas S’avance et commence par effacer Ton verbe signe de notre identité Peine perdue de tout un siècle Où l’amertume nous abat d’un vertige inattendu
Nous avons fui dans le ravin avec des serpents Malgré les nuits tumultueuses Nous nous sommes endormis transis, Blottis les uns contre les autres. comme de charmants chimpa
Aucun ne s’éveilla Personne ne s’intéressa à nous Seul dieu nous veillait
Nous avons perdu notre langue Mais nous ne capitulerons pas, Nous résisterons en rêvant À d’autres mondes possibles Les serpents et les bêtes affolées Seront nos alliés.