Mes larmes imparables coulent Avant que la musique commence, Parmi le choeur silencieux, nos yeux fixés Sur les mains noires et éloquentes De notre maîtresse, en attendant Son premier geste magistral, Pendant l'extase suspendue, illimitée.
Enfin le geste descend, la lumière monte, L'orchestre commence, nous respirons ensemble, Enfin nos premières syllabes consacrées Apportées par les tons clairs, Enfin nos premiers mots de la langue bien-aimée, Enfin mes larmes chantent la prière.
Notre joie soignée par les mains gracieuses, Nos voix comme nos passions roulent En croissance, chacun devenant Un membre de notre offrande, Les basses déclamantes, implorantes, Les sopranos en vol éclatant.
Et près du calme et du ralentissement Quand toutes les prières faut finir, Avant notre silence nos yeux se tournent La dernière fois sur les chères mains chantantes Et nous nous joignons à l'unisson tenue En l'humilité bénissant.