A l’aube de toujours, elle s’est assoupie. Elle saigne de l’amour qui incarnait sa vie, Perdue a` tout jamais dans sa robe soyeuse Qui fut celle de l’e´te´ ou` elle e´tait heureuse...
Cet e´te´ ou` elle avait scintille´ de champagne... Ces nuits e´toile´es dans la campagne... Elle avait brandi la coupe de vie qui irisait le monde, Qui parait d’e´ternite´ la mappemonde.
La nuit e´tincelait des regards de ses proches, La lune illuminait les e´toiles qu’on de´croche Une fois dans sa vie, au rythme me´lodieux Des pas de danse des jours heureux.
Depuis quelques instants donc, elle est assoupie, Depuis peu, depuis tant de temps que je ne sais plus... Ou` est-elle a` pre´sent que le flot de la vie S’en est alle´ vers des contre´es inconnues ?
Ses couleurs se fondent au soleil couchant, Elle est assoupie, mais pour combien de temps ? Notre chance ne passe qu’une fois. Elle n’aura plus jamais vingt ans. Elle n’aura plus jamais le temps De revivre cette histoire-la`...
Elle n’aura plus jamais de larmes En rencontrant cet homme-la`, Ne vivra plus entre ses bras Des romances parme.
Elle n’aura plus jamais l’espoir De ce qu’aurait e´te´ sa vie Si elle la revivait ce soir, A la lumie`re d’une nuit...
Et ou` iront les souvenirs Qui ont construit son existence, Qui lui ont offert la chance De vivre avant de mourir ?