J’ai mal à mon humanité Sous l’écorce de mon âme qui bat dans le plomb, J’ai mal à l’inégalité Des libertés jetées en prison, J’ai mal pour ceux qui vont au front Pendant que d’autres pavanent Sur des yachts plus que de raison, C’est le déluge en ma savane... Je saigne De cette plaie sociale qui creuse ses sillons Dans les cœurs condamnés Jetés en pâture au monstre, J’ai mal aux abandonnés, Aux êtres confinés en solitude Entre quatre murs de plâtre, Pris en gelée Dans leur geôle d’albâtre. J’ai mal à ceux qui crèvent De ce maudit virus, J’ai mal à ceux qui crachent Au visage des vulnérables En refusant de les protéger, Aux égoïstes coupables. J’ai mal à l’espoir piétiné Et pourtant inaltérable, J’ai mal à ma gaieté Mais j’écris sur les murs de l’histoire Le mot « fraternité », L’Espoir ineffable.