Je réalise Qu’un oiseau s’est posé sur mon épaule nue, Que l’éternité scintille sur le corps des glaciers, Que Jadis n’est peut-être pas tout à fait mort, Que l’aube est belle dans le regard de mon aimé, Que la sincérité ne paie pas toujours en ce monde, Que les morts sont piétinés par les égos, Que quoi qu’il en soit je croirai encore aux rêves Et à tous ceux qui se sont réalisés, Je croirai encore en l’Être Même si la jalousie gangrène l’Éden, Même si certains tueraient pour un brin de gloire, Pour un peu de pouvoir Arraché au voisin... Mais tout n’est qu’illusion en dehors de l’alpage Vers lequel j’avance, peu à peu, pas à pas Sur le chemin de l’inaccessible Graal : Liberté, tu me tends les bras !