Nous sommes ces femmes-colibris avec la force d'un aigle. On a l'impression que la bise va les emporter, nos silhouettes de sylphides, aussi fines que le plus fin des roseaux. On guette nos pas hésitants, les moindres failles dans nos voix. Mais dans nos frêles thorax, sous nos côtes, c'est un volcan qui se déploie. Le vent pourra souffler, la tempête pourra se déchaîner, rien ne déracinera nos âmes de coquelicots plantées dans les nuages, rien ne pourra porter atteinte à notre joie, nos forces, notre liberté, à la puissance née de nos fragilités d'oiseaux-femmes Amazones aux étoiles vouées.