Quelque part entre les feuillages embrumés de nos pensées, Juste après avoir passé le petit portillon de nos carapaces et de nos armures, On avance à pas feutrés Sur les tapis de souvenirs morts, sur les parfums de verdure du temps jadis. On réalise alors que l’on a perdu la clé du royaume, Celui qui mène tout droit au bonheur insouciant. La clé, On l’a pourtant tenue entre nos mains, Hier, Il y a une éternité, Il y a si peu de temps... La clé, grand-mère me l’avait confiée un soir d’orage, Mais je n’ y avais pas prêté particulièrement attention. Je l’ai égarée Comme tous les secrets qui n’étaient pas de mon âge, Elle était si précieuse pourtant... Grand-mère me regardait de ses yeux malicieux, Elle souriait à la vie, elle était là simplement, Son café avait le goût du bonheur, Tout était simple, Tout était évident. Le secret de tout, la clé des cieux Ont été emportés avec elle Dans le grand tourbillon du temps. Grand mère disait "La vie est belle", Grand mère savait mais elle n’est plus, Grand mère savait mais elle s’est tue.
