J’avais besoin d’un avenir lumineux, D’un horizon où le rire des enfants aurait fait renaître les disparus, D’une epaule sûre et confiante sur laquelle m’appuyer, D’une main virile qui aurait tenu la mienne avec confiance, D’un jeune guerrier dont j’aurais été la reine Mais le destin a décidé de me confier la mission De porter à bout de bras des êtres, Des femmes en souffrance, Et je vois s’enfuir le temps... Des vagues me reviennent, emplies de la clarté De mon Eden perdu de jouvence éternelle Où mes parents riaient jeunes et immortels, Où mon frère et l’ami chantaient ensemble, Où je croyais encore que l’avenir ne serait pas sombre. Mais l’avenir n’est plus qu’un couloir grisâtre, Un tunnel semé d’embûches et de souffrances, Point d’anges de chair pour ressusciter la vie, les mouvements des aimés. Je cueillerai où je le pourrai quelques grains de lumière, Au diable la morale puisque tous me laissent En jachère de leur aide et de leur assistance. Et puis tu me souris Toi mon roi de lumière Aux yeux de lagons purs Et je crois à nouveau En toi, en moi, en la vie.