Nous n’aurons pas assez d’une vie pour cultiver ce jardin de mots, Pour planter sur nos pages les boutures de l’espérance, Pour faire moisson de nos rêves et récolter le blé des songes, Pour voir s’ouvrir les fleurs d’Eden et récolter les fruits du temps. Nous n’aurons pas assez de ciel pour écrire tous les nuages Ni assez de sang pour peindre tous les soleils pourpres Mais je rends grâce au hasard De m’avoir fait naître ici-bas Et de m’avoir ouvert les yeux sur cet horizon de champs vierges Qui m’offre l’infini dans quelques graines de lumière.