Lorsque l’on revient du couloir sombre de l’agonie, Chaque grain de lumière est un émerveillement. La réalité scintille comme la nature après la pluie…
L'aube s'éveille, J'ai dévoré toutes les étoiles Dans la nuit indigo de ton regard, Dans l'amour que nous faisions, Fenêtre ouverte sur le jardin de la mort, Vibrant en osmose avec le chant d'un grillon amoureux, D'un oiseau qui pleure dans la nuit, Humant le parfum violet des fleurs mellifères, La brume bleutée imprégnée d'une saveur d’abricot mûr, Accueillant en moi la rivière lactée de tes vergers.
L'aube s'éveille aux quatre coins du monde, Sur les monts verdoyants, les sables du désert, Sur la robe bleutée des océans sereins, Sur les enfants qui jouent dans les rues, à la guerre Sans savoir qu'elle signera leur fin. Elle dépose mille paillettes de sève Sur les fleurs perlées d'une rosée luisante, Elle dessine une auréole de rêve Au-dessus des nouveaux-nés Et-au dessus des tombes.
Elle accueille dans ses bras de rose La vie accouchée des abysses, Du rift brûlant de lave Des amours d’Orphée et d’Eurydice. Elle dépose dans chaque regard, Dans tous les yeux de tous les êtres, L’éclat sacré De la lumière dorée et sanguine Qui au travers des feuilles illumine Le tout de son éternité…