Je suis atteinte d’un mal incurable : une insatiable rage de vivre J’arrache au temps ces lambeaux De lumière et de joie ivre Avec mes mains, avec mes dents Et je dévore les pépites D’Eden, J’épuise mes amants, Et je me fonds à l’eau qui danse Sous les cieux de feux, frémissants Je saisis chaque jour ma chance Et je m’endors au bras des songes En contemplant sous les étoiles Le grand miracle du Vivant Qui respire, insaisissable Je savoure L’instant.