Le poète devrait-il être perché loin de la vie, dans un poulailler plaqué or, loin de l’écume, loin de l’air, loin des champs, loin des terres et des graines du temps ? Je ne crois pas aux écrins verrouillés, ni aux pépinières de génies, je crois que les poètes naissent sous l'orage en trempant leurs plumes dans la nuit. J'aime les poètes qui avancent dans l'ombre, hors enclos et qui volent, sereins sous la tempête, dans le vent, dans l'onde qui les porte vers le destin, et les fait renaître au monde, libres comme envols de colombes, chaque soir, chaque matin.