Dans la brume rosée du réel assoupi C'est la vie que je hume à travers ma fenêtre, L'aube en souliers dorés scintille dans la nuit, Elle approche dans l'ombre, à pas de loup peut-être.
Je songe à l'infini qui se déploie au loin Devant l'immensité étoilée des jardins, Sur la robe bleutée de la Terre brûlante Je survole une à une ses courbes saillantes.
Et dans chaque recoin, sous chaque arbre fleuri, Les amants dansent au nom sacré des passions La valse de l'amour, du rêve et de la vie L'aurore est arrivée, j'embrasse l'horizon.
Je me laisse porter par les zéphyrs fous Les volutes envoutées du mistral fougueux, Il gifle mon esprit et caresse mes joues Je hume son parfum, je me fonds au ciel bleu.
Et je sais que dans l'air les paillettes du temps Me relient aux regards de tous les autres êtres Qui ont cueilli la nuit des brins de firmament En inspirant la vie au bord de leur fenêtre.
Par-delà l'océan des nuages sans fin Il n'y a plus de haine et plus de différences Humains ou animaux, ça n'a plus d'importance Tous les vivants rayonnent aux portes du destin.
Il n'y a plus de "tu", il n'y a plus de "moi", Plus guerre ni violence dans les rues du monde, Dans les brumes d'Eden où les jasmins inondent Un souffle mellifère, l'amour est seul roi.
Et les oiseaux de soie dans les vagues d'aurore S'imprègnent eux aussi des fragrances d'espoir On boit l'infini en humant la brume d'or, Les pépites de vie qui brûlent dans le noir.