Astre sombre et brûlant des vallées de la mort, Des plateaux embrumés, des rives de la vie, Tu en as vu passer d’éternelles aurores, Et des générations englouties dans la nuit.
Tu en as vu passer des regards de braise Dans les villes dorées de Mésopotamie, Depuis la nuit des temps par-delà les falaises, Tu rayonnes au dessus de nos rêves meurtris,
Tu as vu défiler les amants de l’espoir Et les guerres qui ont déchiré leurs amours, Et les mères pleurant leur enfant dans le noir, Veillant leur ange mort jusqu’au froid petit jour…
Il y a un goût de sang dans tes rayons rougis Lorsqu’au dessus des ruines tu réapparais, Tel un prince invaincu, tu détiens le secret Des lois de l'univers, tu résistes et tu luis.
Tu brilles sur la robe bleutée de la Terre, Tu éclaires le monde de ton regard roux, Voilà sur un rocher l’un de tes émissaires Il me sourit, je fonds, il a un charme fou.