J’avance l’âme en fleurs au cœur de la grisaille, J’ai planté dans mon ciel quelques lueurs de rêve Pour contrer la peau grise des trottoirs fades. Les passants sont déjà des cadavres en puissance, Leurs sourires s’effacent et leurs rides se creusent Et leurs yeux sont bientôt deux globes de carton... Oui il pleut sur Verlaine et sur tous les rêveurs Ces jours de crépuscule où toute vie se meurt. Mais je saisis ma rose entre mes dents rebelles Elle est là, elle vit, palpite et me rappelle Que croire en l’Espoir est un combat au quotidien, Que la lumière renaîtra si je défie le destin Et je choisis de peindre sur la morosité Un arc-en-ciel serein qui criera la victoire, Le soleil que j’écris est souverain des larmes.