Est-ce ma faute à moi s’il vous semble être grands, Alors que plus chétif que vous, petits tyrans Au règne dérisoire, en fait, il n’y en a guère ? Vos alliés, vos armées et autres va-t-en guerre Ne peuvent camoufler votre piètre éminence, Ni vos palais de verre, engoncés d’aberrance Au milieu des taudis de vos sous-capitales, Reformer l’illusion de vos grandeurs triviales. Vos coffres-forts, comptes secrets, vastes fortunes, Vos châteaux qui s'érigent hauts et sans lacunes, A mille et une lieues des pauvres résidents De vos états-mineurs-pseudo-indépendants, Pendant que décrépit l'état de vos pays, Ne vous exaltent point mais crient : — ils ont trahis ! — On vous appelle : — Père — ; et la nation révère, Du moins le croyez-vous, vos discours salivaires ; Elle vous affuble de motions de soutiens, Et vous, vous présumez qu’elle vous appartient. Vous aimez la courbette et buvez les flatteurs, Comme, elle s’enivre de bière et de liqueurs. Vos suppôts, vos valets et soi-disant ministres, Tous ces griots-bouffons qui font vos cours sinistres Comblent d’un ridicule inouï vos minuscules Césarismes de chefs d’Etat de crépuscule. Vos posters, vos portraits et autres effigies (Où votre bienveillance occulte les vigies Qu’en vérité vous êtes) ne bernent que vous- Mêmes ; et profanent nos murs qui désavouent, Ruinés, et encrassés, dans les villes septiques D’une infecte Afrique, vos belles rhétoriques.