Si ce soir une flamme en mon âme s’allume Comme le firmament et la voute azurée Sous le feu du soleil qui au coucher consume Le ciel et l’horizon, la terre à son orée,
Si ce soir à Morphée mon âme se refuse, Si je rêve éveillé de doux songes d’amour, Si j’exulte de joie et cultive les muses, Si je larmoie d'émoi et cherche un vain secours,
C’est que mon cœur ne cesse au tien de soupirer, C’est que la vie, l’amour, le bonheur pour nous deux, Reflets de ta beauté, m’ont été inspirés Comme le seul chemin où je puisse être heureux.
Je sais, O toi que j’aime et dont l’ardent regard, Aussi clair, aussi pur, que l’onde et le cristal, Suffit à m’enivrer et me laisser hagard, Que près de ton soleil je suis étoile pâle ;
Je sais que mon audace envers toi est à plaindre Que je perd la raison en t’avouant ma flamme Que je ne suis pas digne, O rayon, de t'étreindre Ni de lever le voile hyménal de ton âme ;
Mais daigne m'écouter et regarde mon cœur Qui de l’amour, force fatale, est la victime Et le martyr en feu qui souffre sans rancœur Sous la flamme acharnée qui pourtant le consume :
Tu es pour moi l’amour, le bonheur et la vie Que depuis que Celui qui fit la terre et l’onde Me donna âme et corps j’ai toujours eu envie D’avoir, d’aimer, de vivre ici en ce bas monde.