Un ciel d’argent s’effrite en mille flocons blancs Qui jettent sur ce bourg le grand manteau de givre Que les hauts toits pentus portent dru sur leurs flancs, Et dont les sapins fiers s’emmitouflent tout ivres ;
Ivres du souffle algide aux caustiques froideurs Dont la bise hivernale accable l’air glacial Que mille branches nues sur l’érable hiverneur Adornent de rameaux d’une blancheur nuptiale.
Bientôt tout se confond—chaussée, trottoir, perrons, Pelouse, allées, ravins, clochers, futaies, fleurons— En amas évasifs d’opale lactescence.
Et dans l'albe décor, la vie dissimulée, La nature qui pâlit jusqu’à l'évanescence, C’est l’infinie monotonie immaculée.