Je regarde cet homme qui regarde le ciel. Déjà loin, déjà prêt, aux souvenirs qui crèvent. Tout habillé de cire, dans son monde irréel, Balbutiant des mots vagues, en écume de rêve.
Des syllabes de vent que les anges comprennent. Des mots bleus dérobés aux images bohémiennes. Il se parle à lui même dans sa vie hors du monde, Dans sa tête vagabondent les pensées d'une seconde.
Dans ses yeux une histoire, une histoire sans début. Bien assis sur ce banc à l'ombre d'une vie morte, D'un passé sans image mais qui frappe à sa porte, D'un passé qui revient sans présence et sans but
Je regarde cet homme qui regarde les cieux Et des flaches indolores de souffrances inconnues Puis des flaches incolores de ses amours perdus, Font vibrer sur ses lèvres le cristal de ses yeux.
Dans le flou insondable de ses souvenances, Rien ne lui paraît. Sa vie n'est qu'apparence. Je regarde sa vie qui deviendra la mienne. Ma vie, je la vit. A présent où est la sienne ?