Je suis tel un de ces arbres penchés, feuillu De souvenirs mornes. Effeuillé par mon âme Qui a bu la sève morte de mes larmes. Je suis tel un de ces arbres penchés, mais nu.
Nuée, frissons de peau d'aile au commencement. Silhouette fanée du magistral écorcé. Planté d'eaux et de semences de mon passé ; Je suis tel un de ces arbres penchés, semant.
Que dire de plus et mes branches se sèment En souvenir de vous, maudite ritournelle. Que dire de plus et mes branches qui t'aiment. Je suis tel un de ces arbres penchés, sans aile.
Avouer mon impatience du charme de nos nuits. Ô! Candide douceur, belle. Atroce en mon cœur. Avouer mon crime de lèse-beauté, mon ardeur. Abominablement planté, hélas, sur mon rêve enfuit.