Personne au monde ne viendra m'embrasser à présent, seul, dans les bras de Morphée. Aucune ombre, plus jamais, ne passera, Entre mes bras nus et mes vierges draps.
Le temps est ainsi. Mais il passe sans penser. Me regrette pourtant, c'est déjà du passé. Le temps d'avant, d'après moi, est en larmes. Il s'en souvient, du temps perdu de mon charme.
Seul, à présent, en Sibylle de son vide. En linceul de ces nuits et sans fond Danaïdes. Tous mes rêves défuns, défaitistes délires. Cimetière marin, que mes lèvres soupirent.
Rien, il ne reste rien de mes nuits enfantines. De ces tendres baisers aux vibrances de matines. Des précieuses gustations d'une peau éphèmére. Des languissantes sueurs, à présent à la mer.
Personne au monde ne viendra m'embrasser Et l'éternel refrain d'une sarabande dépassée, Rythme mes jours, mes nuits, d'une cadence oubliée. De repères et de chair aujourd'hui syncopés.
Le présent détourné de mon droit de cuissage. Altéré par les vêpres à mes soirs sans partage. Crucifié en mon corps par ce vieil emballage. Souvenir perdu, de mon tendre pucelage.
Personne au monde ne viendra m'embrasser à présent, seul, dans les bras de Morphée. Aucune ombre, plus jamais, ne passera, Entre mes bras nus et mes vierges draps.