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Pascal Henri GUIDICELLI

Cuba


Dans les rues désertes assoiffées de soleil coloré,
Dansent les poussières de pétarades édulcorées.
Seul, dans l'étrange cimetière des années perdues,
Je déambule du crépuscule au passé simple... Éperdu.

Vides, étouffées de rêves prisonniers, les grandes artères
Sablonneuses virevoltent au grès des vents d'hier.
Rien ne presse ni ne fatigue. Pas un souffle de temps.
La ville somnole, sur ses doux lauriers d'anciens printemps.

Des enfants trop sages, explorent les images silencieuses
Des écrans en noir et blanc. À genoux, ils contemplent
Les discours infinis des unis formés, gardiens du temple.
Des vieux soldats moribonds aux médailles trompeuses.

Dans le square triste aux arbres étêtés, le soir, descends.
En recueillement pittoresque, une vielle voiture
Rouillée, aux ailes bombées d'époque, file à cent
À l'heure, enfin presque ! Devant les grandes ferrures.

La nuit tombe violemment, scintillante de lampions fatigués.
Des musiques flottent à quelques encablures et résonnent
Dans les cours et sur les fenêtres aux volets délabrés.
Puis l'absence des heures dans une nuit étoilée, m'étonne.

Le réveil se rêve. Pas de bruit, les songes s'ennuient.
L'hôtel se vide, s'ébroue dans l'odeur du café réchauffé.
Déjà le vieux taxi, moteur éteint, de tous ses chromes luit.
Une journée de plus, un instant d'été sans le compter.

Plus rien, le temps s'est arrêté. Plus rien de vrai.
Plus rien, le temps s'est arrêté. Plus rien, c'est vrai !