Je fuirai ma vie comme on fuirait un orage. Debout, dans le calme de l'ennui, je partirai. Je m'envolerai, tel un oiseau quittant sa cage. Je m'enfuirai, je partirai, enfin, je m’en irai.
Je haïrai mon passé. Passant par les campagnes, Par les monts et les vallées sombres de l'automne. Je survivrai nu dans mon château en Espagne. Je me nourrirai d'un rien ; de mes derniers atomes.
Je serai de vent, je serai de pluie, mais sans âme. Je serai de neige et de glace, mais je serai moi. Je fuirai ma vie comme on fuirait un drame. Je fuirai le vide de ma vie pour te trouver, toi.
Tu serais l'amour, tous les jours, et ma flamme. Mon espoir irréel, éternel, mon Colorado. Ma blanche hermine du soir qui s’enflamme. Je ne fuirai plus. Tu serais mon eldorado.
Je fuirai ma vie comme on fuirait un orage. Debout, dans le calme de l'ennui, je partirai. Je m'envolerai, tel un oiseau quittant sa cage. Je m'enfuirai, je partirai, et je t'inventerai.
