La reine des abeilles S’adressa à la divinité: Telle une immortelle Cette femme n’est que beauté Sa peau sous le soleil a volé la couleur du miel
Alors vint le corbeau morne et accablé Être suprême, caché dans le bocage J'ai perdu honneur et beauté Le reflet bleu de mon plumage N’inspire plus que rire et pitié
Trois chauve-souris alors parurent Face au divin auditeur Cité céleste, cette chevelure Eblouie nos yeux hagards La nuit n'est plus pure Devant la fontaine d'encre noire
Puis pleurant, le panda est venu: Le bambou est jaune et raide Comparé à sa silhouette Oh pitié pour l’arc tendu En son reve d’arbalete
La vieille tortue arriva la derniere Quarante-huit ans, les aurait-elle? Contre elle, je m’exaspere Car sa jeunesse est éternelle
A la fin, le créateur répondit: Ces bienfaits, elle les mérite tous Ces chagrins qui vous déchirent Ne sont qu’infortune bien douce. Si vous saviez son coeur de cire Et ses secretes blessures.