Une nuit de lune blanche ivoire Revinrent à ma conscience Du grenier de ma mémoire Les mystères de mon enfance
Le château d’eau était l’ainé de ces mystères L’édifice liquide sur la route du ciel Défiait le temps, la gravité, la matière Peuplé de sorcières, de nains immortels Contemplant la plaine de leurs yeux d’hirondelles
Puis venait la clef-des-champs Avant-goût du paradis Passage secret et murs transparents Nous séparant de riches prairies Où la rose-des-vents fleurit
L’Air Liquide, robuste mystère urbain Brisant l’ennui d’une rue déserte Tourmentait la logique d’un bambin Que la matière déconcerte Fluide réponse jamais offerte
Dans la rue de l’église Le mystère se faisait chrétien C’était l’annonce maintes fois remise D’une voisine tombée en sainte Clair sourire, à jamais les mains jointes
On disait bien la nouvelle lune Il n’y avait pas de lune du tout A la belle étoile, quelle infortune! Logique obscure de vieil hibou C’était vraiment à dormir debout!
Autres recettes formidables: La lune de miel, le steak tartare Accompagnant l’avocat du diable! Gelée royale et autre nectar Métissaient les saveurs au bizzare
Mystères de mon enfance Joyaux de l’imaginaire Muris au fruitier du silence Vous étiez d’ordinaire Des questions sans boussole
Mystères de son enfance Saugrenues fariboles Alchimique quintescence De mon père sans école.