Je n’ai pas connu le temps des rendez-vous galants De la main dans la main sage assis sur un banc Regards intimidés qui n’osent se croiser Du mouchoir blanc qui tombe pour être ramassé
Je n’ai pas connu le temps des amours distinguées Des serments conjugaux autour des doigts bagués Douces idées caressées par des corps raffinés Dans des mots Cyrano au charme suranné
Je n’ai pas connu le temps où l’on vivait ensemble Plus longtemps que le temps d’une allumette qui flambe Troublantes señoras au parfum capiteux Vieux balcons d’opéra où se jouent les aveux
Je n’ai pas connu le temps des amours débutantes Des petits salamalecs des baise-main d’antan Dans ces photos jaunies tout un monde fleurit D’un passé rajeuni d’une vie qui sourit