Evinrude c’est la doyenne des éphémères Elle a vécu deux jours et demi Car leur moyenne est éphémère Vingt-quatre heures d’espérance de vie Evinrude c’est la doyenne des éphémères Elle a survécu à la nuit La doyenne des éphémères Cette chanson c’est la saga de sa vie
Pas d’atermoiements Quand on vit le temps d’un éternuement Vivre à un train d’enfer C’est la philosophie de l’éphémère
Evinrude en deux heures elle fut fille mère Grand-mère arrière grand-mère Elle emmena ses petits enfants Voleter au-dessus de l’étang Evinrude elle leur raconte ses souvenirs Sa douce enfance et ses amours Nostalgie d’une vie meilleure Hier à quatorze heures
Pas de louvoiements Quand on vit le temps d’un éternuement Vivre à un train d’enfer C’est la philosophie de l’éphémère
Evinrude elle a vécu l’amour sans fin Avec un papillon de nuit C’était sans doute pour ça qu’elle S’était accrochée à la vie Evinrude ainsi ses pairs l’appellent Car elle vrombit comme un moteur Dans les airs la vie est si rude Qu’il faut prendre de la hauteur
Pas de larmoiements Quand on vit le temps d’un éternuement Vivre à un train d’enfer C’est la philosophie de l’éphémère
Evinrude elle a piqué droit en plein vol Vers la mort au fond de l’étang Son papillon ses mille enfants Pleurèrent à son enterrement Evinrude en mémoire de leur amour Le papillon sanglote encore C’est dur tous ces cocons sans mère Si injuste est la mort Et la vie si éphémère
Pas d’atermoiements Quand on vit le temps d’un éternuement Vivre à un train d’enfer C’est la philosophie de l’éphémère