Les tigres de métal sortent de leur tanière Et lacèrent le monde d’asphaltes lanières Griffes acérées d’acier de village en village Balafrent les contrées d’une Terre sans visage
Les tigres de métal bien qu’haïs bien qu’honnis Les tigres de métal bouffent l’Amazonie Les tigres de métal savent bien ce qu’ils feulent Roulent des mécaniques en leur ruban de deuil
La Terre cicatrise où leurs griffes s’affûtent Voitures en point de sutures que le temps décalguthe Laissant partout des croûtes que l’homme nomme routes Bigre quelle fringale les tigres du Bengale
Les tigres de métal un linceul pour costume La tumeur de bitume en postiche posthume En pertes et profits de leurs vertes envies Les racines sous l’asphalte courent encore à leur vie
Les tigres de métal comme un mirage au ciel Raturent la nature de traces parallèles Et la terre en lambeaux pousse sa plainte atroce Mais n’a pour seul écho qu’un feulement féroce
La Terre cicatrise où leurs griffes s’affûtent Voitures en point de sutures que le temps décalguthe Laissant partout des croûtes que l’homme nomme routes Bigre quelle fringale les tigres du Bengale
Les tigres de métal dorment dans leur tanière Ils ont créé l’enfer sans faire de manières Les tigres de métal ont terrassé la Terre Leurs yeux rouges clignotent au fond des nuits d’enfer
La Terre cicatrise où leurs griffes s’affûtent Voitures en point de sutures que le temps décalguthe Laissant partout des croûtes que l’homme nomme routes Bigre quelle fringale les tigres du Bengale