Chacun a ses raisons nous disait frère Jean Dans ses films humanistes au temps du noir et blanc Nul n’est bon ou méchant rien n’est tout noir tout blanc Disait ce fils d’Auguste dans ses films de clown blanc
La vie est un état et pas une entreprise Rappelait-il souvent entre et pendant les prises Et on n’est pas en vie comme on est en campagne Exprimait frère Jean dans sa partie de campagne
On n’est pas là pour faire on n’est là que pour être Ne laissons pas le fer devenir notre maître Traquant la bête humaine mais pas pour l’empailler Il découvrait son âme et la déshabillait
Misanthrope débonnaire au regard indulgent Cet homme-là s’appelait Jean C’était l’homme qui aimait les gens
Couvés par son regard caméra chaleureuse Ses acteurs témoignaient d’une nature heureuse Cette allégresse inonde le fleuve sur l’écran Elevant nos esprits qui se sentent plus grands
Dirigeants ou bouffons indigents des bas-fonds Son message profond touche l’être au tréfonds La vie est une partie de campagne sans provisions Dont la nappe est fleurie de grandes illusions
Il filmait pour connaître et pour aimer les hommes En disciple de Molière non-bourgeois gentilhomme Et il nous donne à voir cet art qu’on affectionne Cet élégant regard pinceau qui impressionne
Misanthrope débonnaire au regard indulgent Cet homme-là s’appelait Jean C’était l’homme qui aimait les gens
Ce chêne centenaire de notre cinéma Sage comme Lacenaire et le Dalaï Lama Toute cette humanité reçue en héritage Frère Jean sans compter nous la donne en partage
Misanthrope débonnaire au regard indulgent Cet homme-là s’appelait Jean C’était l’homme qui aimait les gens Il aurait aujourd’hui cent ans