Sébastiao Salgado, sertao de Sao Paulo S’en va rouler sa bosse, sa bossa nova Ses déclics et ses claques, le sac en bandoulière Sur les chemins de terre des douleurs planétaires
Aux pointes du trépied le temps s’immobilise Sébastiao l’arrête, condamne l’instant à perpète Minute de silence sur papier glacé Par l’effroi qui lance un cri impressionnant
L’index de Salgado déclenche L’index de Salgado déclenche Des réactions en chaîne La vie est un fado, pas un cadeau L’index de Salgado déclenche Toujours quand il faut
Sébastiao Salgado, sertao de Sao Paulo Retouche nos yeux bleus devenus insensibles Et nous déshabitue du malheur en clichés Des spots analgésiés, des journaux, des J.T.
Et quand la vie s’expose en désespoir de pause De surexpositions en sous-développement Son œil dans l’objectif en voit d’toutes les douleurs Des vertes et des armures sur ses plaques au bromure
L’index de Salgado déclenche L’index de Salgado déclenche Des réactions en chaîne La vie est un fado, pas un cadeau L’index de Salgado déclenche Toujours quand il faut
Sébastiao Salgado, sertao de Sao Paulo Son Rolleflex a du reflex(e) pour les mis à l’index Son œil met à l’épreuve les cœurs les mieux accrochés Aux cimaises bourgeoises de l’Occident poudré
Moments de vérité, instants d’éternité Ses images révèlent ce qu’aucun mot ne dit Comme un cri de papier qui s’accroche aux mémoires Et qui entre à jamais dans l’antre de l’Histoire