On te dresse des embûches on veut que tu trébuches On te claque on te plaque On te ment on t’arnaque On te prend pour un cornac On te saque on te maque On t’ordonne « assieds-toi ! » ou on te crie « tais-toi ! » Tu t’assieds tu te tais On obscurcit ton ciel on te cache l’essentiel On te grime on te brime
Vivre debout Pas rien que joindre les deux bouts Mettre les bouts Franchir sans cesse les tabous Vivre debout Pas dans la nuit comme un hibou Tous bout à bout se protéger des coups de bambou
On t’envoie à l’usine oublier Mélusine Les fées sont sans effet On t’aplatit l’échine on t’écrase par terre On te dit de te taire On fait du petit bois de tes yeux aux abois Et on te pousse à bout Pauvre comme Job et sans job on t’oublie on te snobe Petit microbe on te gobe
Vivre debout Bousculer tous les garde-fous Comme un casse-cou A tout va jouer son va-tout Vivre debout Du bateau ivre être la proue Et dans la boue ne plus se vautrer à genoux
Sans s’aider des deux mains céder aux lendemains Qui chantent et qui enchantent S’en remettre à demain aux radieux lendemains Qui chantent et qui enchantent
Vivre debout Affronter les coups de grisou Sans arrière-goût Libre comme un chien andalou Vivre debout Pas rien que joindre les deux bouts Mettre les bouts franchir sans cesse les tabous