Mon sourire crispé, que la vitre renvoie, Seul dans le TGV, regardant mes pensées, Suant dans mon siège troué, je m'atermoie, Ressassant l'histoire de mes espoirs sexués.
Devrais-je réprimer, une furieuse envie, D'alors la bousculer, sur son vieux canapé ? Devrais-je réprimer, une vile répulsion ? Si sa peau sent mauvais, d'une odeur trop musquée ?
J'imaginais surtout, au long de mes angoisses, Cet air un peu gêné, d'une femme éduquée, Qui n'ose vous avouer que ce désir la froisse, Qu'elle vous rejette de son intimité.
Devant moi, dans le froid, la horde mécanique, Les voyageurs blafards, s'égrène à minuit, Moins vingt ou moins le quart, pantins automatiques, Rejoignant un métro déglingué dans la nuit.
Au grincement des freins, d'un coup je comprends mieux, L'avenir est triste comme un tag de banlieue.