Au bord de l’oubli que ma mémoire condamne, Je veux me souvenir du matin aux perles de rosée, De la fraîcheur d’un jour qui s’annonce calme Et de la douceur des sentiments, à peine effleurée.
Il me faut garder les images du temps qui passe Pour que je puisse un jour vous raconter Tous ceux qui, dans ma vie, ont laissé des traces Enrichissant d’amour et de lumières mes pas blessés.
Mais je sens bien que la mémoire demeure fragile, Qu’il me faut lutter contre ces démons de l’oubli Qui me harcèlent de leur acharnement tranquille Sans que je puisse hurler pour éviter l’agonie.
Il arrivera qu’un jour, je ne sache plus vous dire Si vos contours avaient fleuri mon parterre Et de désarroi, vous accepterez d’ouvrir le livre De la résignation devant tant d’oublis dans mon univers.